ARRIVEE à ST MARTIN et JOURNAL de la TRAVERSEE

goeletteanthea Par Le 06/03/2015 2

En Bas à Gauche: Jean Patrick, en bas à Droite : Dominique, en Haut à Gauche: Léon, et votre serviteur en noir.

 

Nous voilà donc à St Martin, Marina de Fort Louis.

Léon et Jean Patrick sont retournés en France.

Je suis reparti en Guyane pour bosser un peu, mais Dominique se les roule à bord.

Il a tenu un journal de la traversée que voici:

Mardi 03 février 06h00 :

Le dicton du jour : Pingouins dans les champs, hivers méchant.

Nous nous retrouvons à la gare de Toulon pour prendre le train vers Marseille ;

J’arrive un peu avant les autres et m’aperçois rapidement que le train prévu est annoncé avec 15 minutes de retard. Le temps de changement de train à Marseille étant compté, je file aux renseignements pour avoir plus de détails sur le retard. On me signale une panne de signalisation à Aubagne et l’immobilisation des trains dans cette gare. Donc un problème qui peut durer beaucoup plus que 15 min. Je me dirige vers Gérard et León qui viennent d’arriver pour leur annoncer la bonne nouvelle. Apres quelques moments de palabre, et de réflexion intense, nous décidons de transiter vers Marseille en voiture pour tenter d’attraper le train de 08H08 vers Barcelone. Gérard va se faire rembourser de ses billets et nous attendons Véronique qui s’y colle avec sa Mini-Cooper.

Vero arrive à la gare et nous embarquons dare dare les bagages pour filer sur l’autoroute. Les chances sont minces d’arriver à la gare avant 08h00. Et effectivement nous manquons le train de 3 ou 4 minutes malgré une conduite musclée de Gérard qui n’a toute fois pas perdu de points sur ce trajet. Jean Patrick est lui  bien installé dans son wagon de première au chaud et roule vers Barcelone.

Le temps est froid et de grosses perturbations dans le trafic sont déjà indiquées sur les tableau d’affichage de la gare ; des averses de neige perturbent le passage des train dans la vallée du Rhône. Apres les renseignements d’usage, et la justification de notre bonne foi, j’obtiens la possibilité de nous raccorder à un nouveau train qui nous amène dans un premier temps à Montpellier puis une correspondance nous déposera vers 19H00 à Barcelone ; c’est parfait.. Changement des billets (sans surtaxe) et nous partons effectivement vers Montpellier vers 10H00. Arrivée effective vers 12H15, nous nous dirigeons vers un restau pour déguster une bonne viande afin de nous réchauffer. Il neige.

                                                                                      

Nous sommes à la gare de Montpellier et attendons notre train prévu à 16H25. Apres quelques minutes d’attente, le tableau d’affichage annonce 20 minutes de retard sur ce train. Je pars aux renseignements, et la gentille contrôleuse m’annonce, après une recherche sur son ordinateur, qu’en fait le train est bloqué dans la vallée du Rhône, et qu’il aura environ une heure de retard. Apres un calcul rapide cela veut dire 20H00 à Barcelone pour un avion qui décolle à 21H00 ; c’est trop hasardeux, d’autant plus qu’il n’y a aucune certitude sur l’horaire du train. Nous sommes dans la M.. et nous imaginons devoir passer la nuit à Barcelone pour prendre l’avion du lendemain. Et après quelques minutes de réflexions intenses, Gérard et son sourire carnassier nous annonce qu’il a un neveu Cedric, résidant à Montpellier, qu’il vient d’appeler et  qui pourrait nous véhiculer sur Barcelone. Banco, décision est prise d’opter pour cette solution ; tant pis pour les billets de train qui pourront éventuellement être en partie remboursés sur demande écrite…..

Mardi 03 février 17h00 : 

Cedric arrive devant la gare et nous pouvons embarquer avec le sourire. Nous sommes confiants sur l’issue de cette course contre le temps ; la voiture, une Mégane tourne bien. Cedric nous laisse effectivement au terminal 2 de Barcelone à 20H00. Apres le passage aux contrôles habituels, nous retrouvons jean Patrick dans la salle d’attente avant embarquement. L’équipage est au complet, l’avion est à l’heure ; nous nous poserons à Lanzarote comme prévu à 23H30 loc (soit le 04 fév. à OH30 heure française) . <nous sommes debout depuis 05H00 du mat ; après la location du véhicule à l’aéroport, les 15 minutes de trajet nous permettent de prendre possession du bateau vers 01H30 du matin. Branchements…. Faire son lit … Dormir.

Mercredi 04 février 2015

Le dicton du jour : Horizon pas net, reste à la buvette.

Matinée courte consacrée à la répartition des taches dans l’équipage :

Leon et Gérard accomplissent des taches de préparation du bateau

-       Niveau des batteries de servitude – changement des relais de démarrage moteur défectueux ; Vidange d’huile moteur ; changement du filtre à huile ; vérification des équipements de radionavigation ( pb d’interface avec les ordi et le GPS ) ; Problème sur le groupe électrogène qui manque de puissance ( après investigation , découverte d’un fil coupé dans le régulateur) ; vérification de l’Osmoseur.

-       Début des courses de ravitaillement dans les super marchés locaux

Gérard nous confirme le besoin de caréner le bateau compte tenu des concrétions et de la barbe présentes sous la coque ; rendez vous est pris pour la sortie de l’eau le lendemain.

La température semble printanière ; la moitié des gens sortent en tee-shirt. Mais la petite couverture le soir est indispensable.

Jeudi 05 février 2015 :

Le dicton du jour : Un verre ça va, 3 verres... ça va, ça va, ça va.

Appareillage du quai vers 08H45  pour présentation au chantier naval ; passage des sangles et hissage du bateau  après nettoyage au Karcher, calage sur le chantier pour carénage.

Pendant que Gérard et Léon s’activent pour débuter le nettoyage des concrétions, puis la peinture antifoulling,  Jean Patrick et Dominique partent rechercher le reste des approvisionnements en produits frais.

Le bateau étant sur le chantier jusqu’au lendemain matin, les repas seront pris aux restaurants de la marina. En fin d’après midi, la voiture est rendue et l’équipage fin prêt pour l’appareillage.

Joli soleil au cours de journée, passée en polo – petit pull pour le soir

Vendredi 06 février  2015

Le dicton du jour : Le pastis se trouble quand on le mouille. Les filles, c'est l'inverse...

Comme convenu, le bateau est mis à l’eau vers 10H00 ; après un passage à quai pour un lavage extérieur de la coque, nous quittons le quai pour le dernier ravitaillement Gasoil.

Nous quittons Lanzarote à 12H30, c’est le début de notre aventure nautique ; la préparation du bateau a été réalisée dans un temps record. A la sortie du port c’est un vent de NNE 4 qui nous attend, et nous établissons rapidement les voiles pour une navigation sans moteur. Gérard s’aperçoit que lors d’une manœuvre, l’encornât a été éclaté, le bois a cédé sous la pression du galhauban.

La réparation est remise à plus tard. Dans l’après-midi, les premiers quarts de nuit s’organisent, nous restons en vue de cote près des grandes Canaries.

Il fait très frais sur l’eau et le quart se fait avec polaire et veste de mer.

 Samedi 07 février 2015

Le dicton du jour : - Pluie en novembre, Noël fin décembre.

A 08H00 (TU) : 27°35,07’N  014°29,41’W – E2 –M2

Le vent tourne en  matinée et passe à L’est. Nous avons la visite de Marsouins, qui viennent s’amuser sous l’étrave. Le temps étant plutôt clément et la mer calme, Gérard et Léon aidés de Jean Patrick réalisent deux plaques en acier inox pour prendre en sandwich la pièce de l’encornât fatiguée. Réalisation soignée réalisée en un temps éclair qui permettra vraisemblablement de naviguer jusque dans le Maine avant changement de la pièce de bois pour réparation définitive.

                

Premiers coups de soleil pour les plus audacieux ; la soirée reste fraiche

Dimanche 08 février 2015

Le dicton du jour : Qui pisse loin ménage ses pompes !

A 08H00 (TU) : 26°26,28’N  015°35,85’W – E3 –M2

Le vent au cours de la journée oscillera entre E3 et le NE2 pour caler en fin de nuit. Nous avons démarré le moteur par intermittence à partir de 16H00 pour le garder en permanence à partir de 21H30. C’est le début d’une série de journées sans vent  qui vont entamer sérieusement nos réserves de gasoil.

Au cours de la journée, quelques baleines passent assez loin du bateau, et des marsouins viennent jouer le long du bord.

Lundi 09 février 2015

Le dicton du jour : Le bœuf est lent, mais la terre est patiente 

A 08H00 (TU) : 25°20,78’N  017°32,58’W – E1 –M1

Le vent ne dépasse pas Force 1 – journée au moteur. Les marsouins viennent nous divertir quelque peu ; les Météorologistes qui nous suivent à Toulon, ne prévoient pas de vent. C’est confirmé

Le matériel de pêche a été disposé depuis quelques jours, mais rien ne mord, pour l’instant

Journée sans soleil, et sans moral

Mardi 10 février 2015

Le dicton du jour : " Quand le goéland se gratte le gland, c'est qu'il va faire mauvais temps. Quand le cormoran se gratte le cul, c'est pas bon non plus! "

Pas de vent – Un vent de N2 s’est levé pour la nuit. Les voiles sont disposées en appui moteur

Mercredi 11 février 2015

Le dicton du jour : Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance, merci.

A 08H00 (TU) : 23°08,77’N  021°27,68’W – N1 –M2

Au petit matin le vent est tombé. Vers 08H00 au moment du petit déjeuner, nous sommes visités par deux couples d’Orques qui passent à 5 m du bateau. Evénement incroyable qui est une première pour tous à bord.

Le vent se relève vers 11H00 au NNE 3. On coupe le moteur et les voiles sont hissées pour le plaisir de tous. La mer est belle ; la journée est magnifique.

Jeudi 12 février 2015

Le dicton du jour : Quand le merle chante en mai, avril est fini.

A 08H00 (TU) : 22°03,97’N  022°59,41’W – NE3 –M2

Les nouvelles de nos météorologues sont rassurantes, le vent est maintenant là. Nous établissons le spi en ciseau avec le Génois léger;

Le vent s’établit à force 4 au cours de la journée. Nous faisons quelques pointes à 6 nœuds, mais une moyenne de 4 nœuds sur la journée. Nous terminons les vivres frais ; tout commence à  s’abimer ; ce qui reste est passé à la cocote minute et congelé. En fin de journée un grain nous arrive par l’arrière ; on rentre vite le spi et le bateau est rincé (pas beaucoup en fait)

La nuit le vent a forci toujours de NE ; une forte houle combinée, nous empêche de dormir. Au cours  de mon quart, entre 2 et 5 heures, deux grosses méduses ont flashé lors de notre passage à proximité de leurs positions ; la mer s’illumine le long du bord, c’est magnifique.

Vendredi 13 février 2015

Le dicton du jour : Gourdin du matin, pipi sans les mains.

A 08H00 (TU) : 21°07,42’N  024°67,58’W – NE5 –M5

On est un peu KO, car nous manquons de sommeil ; le vent est toujours stable mais il ne passe pas à l’EST. Après une tentative de grand largue avec Génois et Misaine, nous revenons au vent arrière qui s’avère plus stable et moins inconfortable. Un équilibre dans l’équipage semble être trouvé après une semaine de navigation ; Dominique fait le repas de midi  - J Patrick fait la vaisselle de midi –  le repas du soir préparé indifféremment par les uns ou les autres – Léon fait la vaisselle du soir. Le café est préparé par le plus offrant (le chocolat diminue a vue d’œil, comme les vivres à bord) .

Il devrait nous rester 15 jours de navigation ; journée en tee-shirt, nous sommes enfin dans les Alizés. Les prévisions MTO nous annoncent du vent donc OK

Les quarts du nuit sont organisés entre 20H00 et 08H00 le lendemain soit trois heures par personne. De façon immuable, se suivent dans l’ordre Gerard, Dom, Leon puis JPat. Mais toutes les nuits nous décalons d’un quart, ce qui fait que nous tournons sur un cycle de 4 nuits.

Cette nuit, Léon commence le 20/23 ; au cours de son quart il réveille Gérard, le PA ne fonctionne plus. Apres analyse, il s’avère que c’est les pignons d’entrainement de la chaine d’accouplement avec la tringlerie de direction qui sont HS. La réparation si elle est possible, ne pourra être envisagée que dans les prochains jours ; pour l’heure il est indispensable de désaccoupler cette chaine de l’arbre. Alors que nous subissons une mer 4, Léon, s’équipe des outils nécessaires et réussit à faire le JOB. Bravo. Mais pour l’heure, il nous faut maintenant barrer ;  décision est alors prise de dédoubler les quarts de façon a être deux de nuit sur le pont. Une personne qui barre pendant 30 min et relais ainsi à jusqu’à la relève suivante. La contrepartie de cette organisation est qu’il faut faire deux quarts par nuit.

Le Vendredi 13 n’a pas usurpé sa mauvaise réputation.

Samedi 14 février 2015

Le dicton du jour : La bière est la preuve que Dieu existe et qu'il nous aime

Nous commençons cette journée un peu fatigués par la nuit mouvementée précédente. La météo est la même au cours de journée, un vent fort avec une houle résiduelle qui nous prend sur la hanche bâbord ; pas très agréable à supporter, mais nous avançons correctement, pratiquement vent arrière. Le démontage du Pilote est réalisé par Léon et Gérard attaque la remise en état des pignons usagés, sans garantie de réussite. Apres quelques heures de travail minutieux, le tout est remonté dans le moteur, mais la chaine ne pourra être remontée que le lendemain en profitant une petite accalmie.

Lors de l’après midi, l’écoute du génois lourd casse net à hauteur du tangon ; nous renvoyons le génois avec la contre écoute.

Au cours de la journée, les hommes se relaient à la barre, pendant que les autres se reposent. Les quarts de nuits sont reconduits suivant les mêmes modalités que la veille. Au cours d’un de mes quarts, en tandem avec J Patrick, les mouvements de roulis créaient des rentrées d’eau dans le cockpit, et nous avons a plusieurs reprises découvert du plancton fluorescent flottant dans le bateau avant d’être évacué par les passes coque.  C’était aujourd’hui la Saint Valentin ; nos petites  femmes chéries avaient le blues loin à terre. Elles nous l’ont dit.

Dimanche 15 février 2015

Le dicton du jour : Conduire ou choisir, il faut boire.

A 08H00 (TU) : 19°46,27’N  029°17,8’W – ENE3 –M4

Nous nous levons ce matin franchement fatigués ; un biscuit fera office de petit déjeuner. La météo est identique aux deux jours précédents ; mer forte, vent de 15/20 nœuds. Nous filons vent arrière au 260, pas tout a fait sur la route, mais finalement c’est nous qui faisons la route a suivre alors….

Au cours de matinée, Léon entreprend le remontage de la chaine d’assemblage du PA ; non sans mal, le travail est terminé avec succès, et les essais du PA son Concluants. Ca sera la super nouvelle de la journée. Pour ne pas trop tirer sur le PA, nous décidons de garder le pilotage manuel pour les quarts de jours, et de réserver le PA si besoin pour les quarts de nuits.   

Juste avant le coucher du soleil ; Gérard nous pèche une belle daurade Coryphène ; du coup nous changeons la programmation du diner ; notre daurade est préparée à la Plancha et je fais cuire du riz rapido. Délicieux, les sarcasmes envers Gérard sur ses promesses de pèches miraculeuses, vont devoir cesser ; dommage, on le tenait bien là……..

Les conditions MTO n’étant pas favorables cette nuit, nous gardons les quarts dédoublés.

Lundi 16 février 2015

Le dicton du jour : Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer.

A 08H00 (TU) : 19°04,1’N  031°28,58’W – NE2 –M3

Nous nous levons avec le vent qui tombe un peu ; et décidons de remettre le génois pour naviguer grand largue ; du coup nous remontrons un peu au nord, mesure de précaution au regard de la météo annoncée.  Nous restons à cette allure toute la journée et la nuit qui suit. La mer tombe un peu avec le soir, et nous décidons de reprendre les quarts de nuit en solo avec PA. A la fin du premier quart à 23H00, Dominique signale que les pignons sont en train de rendre l’âme, et nous décidons donc de rester en pilotage manuel permanent. Nous dédoublons donc les équipes en conséquence. La nuit se passe sans autre inconvénients ; nous avons toutefois un manque de sommeil évident au petit jour

Mardi 17 février 2015

Le dicton du jour : Caleçon qui gratte, morpions qui squattent

A 08H00 (TU) : 19°41,52’N  033°27,58’W – NNE3 –M3

Petites manœuvres de voiles pour nous replacer vent arrière au Cap 260 ; la mer est grosse et nous chahute quelque peu. A l’heure de midi deux dorades en vadrouille se sont arrêtées sur nos lignes. Deux, coup sur coup, vite on se reconfigure pour le déjeuner. Le reste de la journée se passe gentiment à se faire maltraiter par les vagues scélérates, a faire un peu de lessive et lectures variées.

 Quarts de nuit dédoublés, avec les mêmes équipes. Léon a fait un peu de lessive, qu’il a laissé sécher toute la nuit sur les filières dehors. Il était trempé d’eau salée au petit matin. Well done

Mercredi 18 février 2015

Le dicton du jour : Le calme avant la tempête

A 08H00 (TU) : 19°07,52’N  035°46,58’W – NE4 –M4

Journée en tout point identique à celle d’hier ; même MTO, même route, même mer. On se fait gansailler menu menu…… Nous avons vu nos premiers poissons volants partir à l’approche du bateau.

Finalement la journée est différente en fonction du menu du jour. Aujourd’hui, c’était salade de betterave a midi avec œuf dur et spaghettis avec du corned-beef le soir . Un régal.

Jeudi 19 février 2015

Le dicton du jour : Les exocets, dans nos assiettes

La pluie fait son apparition de plus en plus fréquemment ; il s’agit de petits grains sous cumulus. Le problème, c’est ca a peine le temps de sécher, (quand il y a du soleil), avant l’averse suivante.

Quand on rajoute les vagues scélérates qui vous arrivent de derrière à l’improviste, on passe son temps le cul trempé. J Patrick nous a trouvé un poisson volant mort à l’avant du bateau ; et qu’au cours des quarts de nuit, deux autres poissons ont terminé leurs courses dans les passe-avant. Tous ont été remis à la mer (lieu de sépulture naturel); nous ne sommes pas encore à cours de nourriture pour tester les Exocet dans nos assiettes.

Le vent est monté à l’ENE5 et mer 4 ; ca commence à bien bouger ; nous avons équilibré le bateau avec le génois lourd à Tbd et le léger un peu roulé à Bbd ; file à 6,5 nds .. Nous passons la mi-distance de notre trajet ; il nous faut encore 10 jours a 6 nœuds de moyenne

Vendredi 20 février 2015        

Le dicton du jour : Qui pisse loin ménage ses pompes !

A 08H00 (TU) : 18°19,2’N  041°11,8’W – NE4 –M4

La pluie est présente pour tous les quarts du matin et du soir; il s’agit de petits grains sous cumulus.  Petits grains accompagnés de sautes de vent qui nous poussent à 9 nœuds presque au surf sur les grosses vagues qui nous viennent de l’arrière

Il n’y a que l’après-midi qui nous permet de nous sécher et de somnoler au soleil bien mérité. Aujourd’hui changement d’heure, nous passons en TU – 1 heure 

Samedi 21 février 2015

Le dicton du jour : Pingouins dans les champs, hivers méchants.

Comme d’habitude la matinée se passe entre nuages, grains et pluie. Le  bateau avance bien, mais le vent nous porte au 260 ; Gérard a trouvé 5 poissons volant venus s’échouer sur le pont au court de la nuit ; mais pas de velléité de gouter le gout de la chair d’exocet. Gérard :

  • J’veux du lourd, j’veux des bonites d’la daurade, pas du poisson d’mascarade
  • J’veux du lourd, l’exocet dans les assiettes ca c’est de la rigolade

Au cours de l’après-midi, le génois lourd nous lâche ; la tresse en acier épissée de l’amure a été arrachée. Nous changeons de génois et replaçons les voiles en ciseau  Mais le  vent nous porte toujours trop sud.

La nuit la mer se calme un peu et le vent devient plus Est. On peut remonter un peu. Les grains en revanche sont  présents des le début de soirée pendant toute la nuit. C’est maintenant régulier depuis quatre jours.

Dimanche 22 février 2015

Le dicton du jour : Marin qui pisse au vent se rince les dents !

A 08H00 (TU – 1) : 17°58,52’N  046°16,35’W – ENE4 –M4

Journée qui se présente sur les mêmes errements que les précédentes ; une houle croisée avec forte mer. Des pluies pendant une grande partie de la matinée. On commence à en avoir un peu marre de ces grains permanents. Rien à pécher aujourd’hui….

Au cours de la préparation du repas de midi, je chute en arrière emporté par un mouvement de houle incontrôlé ; je tombe sans vraiment savoir ce qu’il y a derrière, et c’est une chance que je me sois rien cassé. J’ai même sauvé le bol de nourriture que je tenais à la main.  Je me précipite pour signaler mon désarroi, vexé que personne ne s’en soit aperçu d’une part, et furieux contre moi de ne pas avoir pris mes précautions. Du coup j’ai poussé un coup de gueule : « on pourrait peut être prendre la route alimentaire pour la cuisine, bord….de…mer….. » (Écrit et dit en français dans le texte). Interrogation du capitaine qui sent que quelque chose lui échappe !!  « Une route alimentaire ?? ». Et moi d’expliquer que sur la compagnie des bateaux gris, il est de coutume, quand il y a de la mer, de prendre une route plus calme pendant l’heure du repas. Ainsi l’équipage peut manger sereinement et tout le monde est content. La route est dans le sens de la houle, facile.

On le fait et surprise : Ca marche !!

Apres midi de soleil, de lessive et de lecture ; Gérard me dit ; ca y est c’est vraiment les alizes, l’air est plus sec. Je l’ai regardé en faisant la moue, et lui ai donné rendez-vous dans la soirée. Les premiers grains arrivent comme prévu ; et ils n’ont rien de différent que les grains dans une masse d’air humide !!!!

Premier quart de nuit en short, mais avec la veste de mer quand même………

Lundi 23 février 2015

Le dicton du jour : En Mathilda May, fais ce qu'il te plaît

A 08H00 (TU – 1) : 18°00,52’N  048°36,63’W – ENE3 –M3

Pas de surprise ce matin, en reprenant le quart à 08H00, un gros grain approche ; il ne fera que nous toucher en bordure, mais nous permettre d’apercevoir un magnifique arc en ciel de 180 ° qui entoure le bateau. Magnifique, mais pas de photos/. Nous naviguons dans une mer couverte de sargasses. Apres avoir gouté, J Patrick me signale que ce n’est pas mauvais ; …je lui laisse ma part.

Sargasses:

La présence de ces algues se manifeste également sur la ligne du bord ; nous remontons régulièrement  des touffes bloquées sur le plomb ou l’hameçon de la ligne ; au moins on ramène quelque chose…….

L’activité de développement de nuages arrivant a son apogée en fin d’après-midi, les quarts de nuit débutent toujours de façon assez calme, puis les passages de grain vont crescendo jusqu’au matin, ou chacun va étendre ses affaires a sécher vers 11H00 au moment ou ca se calme.

Mardi 24 février 2015

Le dicton du jour : Qui boit sans soif vomira sans efforts.

A 08H00 (TU – 1) : 18°17,3’N  050°42,7’W – ESE4 –M3     

Matinée en partie ensoleillée, entrecoupée de passages pluvieux. Le vent a tendance à tomber un peu vers 16H00 : nous tombons le génois lourd pour envoyer le spi.

Aujourd’hui nous changeons a nouveau d’heure ; et passons en heure UTC – 2 heures

Nous voyons passer un oiseau « le paille en queue », qui selon Gérard, qui est un fin connaisseur (en paille ou en queue je ne sais plus ??!), viendrait des iles ; la terre est donc proche.

Paille en queue, (la photo n'est pas de nous):

OK Quel plaisir de passer des quarts de nuit, sans se faire tremper jusqu’aux os. La mer était bien aplatie, et les nuages chargés de reproches nous sont passe à coté. Douce nuit

 

Mercredi 25 février 2015

Le dicton du jour : On boira du lait quand les vaches mangeront du raisin.

A 08H00 (TU – 2) : 18°28,94’N  052°48,84’W – ESE3 –M4

RAS ce matin, le soleil est radieux belle journée en perspective. A 5H20 nous avons passé le cap des 600 nq restant à parcourir, soit 5 jours à 5 nœuds. C’est notre objectif. Apres midi, le vent faiblit, nous mettons d’abord le spi pour garder un peu de vitesse, puis le moteur pendant 2 heures, histoire de garder la moyenne.

Comme tous les soirs, nos yeux sont rivés sur l’horizon pour le coucher du soleil ; ce soir une fois n’est pas coutume, nous avons eu un soleil dégagé au moment crucial et oh ! Surprise, nous l’avons vu : « Le Rayon Vert ». J Pat et moi, les autres ne s’étant même pas déplacés !;. les nuls !! Il était 21h20 UTC

Les quarts de nuit arrivent avec les mêmes équipes ; les débuts de nuit sont éclairés par la lune notre principal compagnon de voyage qui met un peu de fantaisie dans nos contemplations. Les nuages qui nous dépassent ont parfois des allures de figures humaines éclairées souvent de façon subjectives, qui nous regardent avec indulgence et compassion

Jeudi 26 février 2015

Le dicton du jour qui est la devise de notre skipper: Un jour je pensais avoir tord ; j’avais tord, j’avais raison

A 08H00 (TU – 2) : 18°33,4’N  055°08,3’W – E3 –M3

Le vent est bien établi ce matin a l’Est 5 ; nous filons dans une mer chahutée ; les couchettes de l’avant sont vraiment secouées. Il faut vraiment de la volonté, accompagnée d’une bonne dose de fatigue pour dormir dans ces conditions. Un paille queue est passé nous voir, et a disparu aussi vite qu’il est arrivé. Apres midi pas un nuage, on se dit que la soirée va être calme, et pas du tout ! Dès 18H00 les nuages sont là, et à 20H00, le premier grain est au rendez-vous. Cette nuit aura été arrosée ; personne n’a échappé a la douche.

Vendredi 27 février 2015

Le dicton du jour : Qui mange un oignon, rote comme un démon

A 08H00 (TU – 2) : 18°17,61’N  057°28’W – ENE3 –M4

Rien de bien particulier aujourd’hui ; la météo nous prévoit du vent jusqu'à notre arrivée ; c’est plutôt une bonne nouvelle. Les siestes de récupération sont de plus en plus longue, signe que l’organisme fatigue. J Patrick a même shunté le repas de midi (qu’il a ingurgité à 15H00, sans soucis).

Nous sommes toujours prévus pour une arrivée dans la nuit du 01 au 02 mars à Marigot.

La nuit va être difficile, avec des sautes de vent, rouler les voiles ; lancer le moteur ; aller dégager la contre écoute prise dans le bout dehors, etc… Non sans oublier nos grains favoris qui nous rattrapent toutes les 30 min. Une houle forte ; bref une nuit de merde pendant laquelle il a été dur de trouver le sommeil.

Samedi 28 février 2015

Le dicton du jour : Pluie en novembre, Noel en décembre ; mais Verglas en Avril, tricosteril

A 08H00 (TU – 2) : 18°08,52’N  059°43,58’W – ENE6 –M6

Vent force 6 ; et la mer qui  va avec ; décidément on n’est pas au bout de nos peines. Le bateau est transformé en mixer. Notre génois léger qui donnait des signes de fatigue au point de drisse, a effectivement rendu l’me ; avec beaucoup de peine, nous lançons le foc qui est notre dernière voile d’avant possible (il y a trop de vent pour le spi). Nous avons donc en ciseau, le génois lourd et le foc.

Advienne que pourra. Nous changeons d’heure et passons en TU – 3 heures

Quarts pour notre dernière nuit a la mer sans surprise ; temps plutôt sec ce qui mérite d’être souligné.

Dimanche 01 mars 2015

Le dicton du jour : Le mieux est parfois l’ennemi du bien

A 08H00 (TU – 3) : 18°03,68’N  062°17’W – ENE4 –M4

Pas de grosses pluies, cette nuit ; a part la houle toujours présente, les quarts ont été plutôt secs. Le vent en revanche est capricieux, et il faut serrer au plus prés (bien que vent arrière) pour rester sur la route. Vers 11H00, nous n’affichons plus que 4 nœuds. D’un commun accord ; nous décidons de mettre le moteur pour le reste de la traversée. Et vers 11H30 retentit le magique « terre » que Léon vient d’apercevoir.

Il s’agit de St Barth ; bientôt l’ile de St Martin est également en vue.

TERRE !

 Travaux à réaliser avant que les équipiers ne s’étiolent dans la nature ou avant le prochain appareillage :

  • Etanchéité col de cygne, passe-avant tribord
  • Etanchéité pieds de mats
  • Déposer le génois léger pour réparation écoute + point de drisse       
  • Batterie(s) moteur à changer
  • Pignons d’entrainement du moteur du PA a changer
  • Surchauffe du chargeur de batterie
  • Lazzy jacks misaine à replacer
  • Poulies tangon à revoir

Commentaires

  • Francois

    1 Francois Le 07/03/2015

    Gérard tu as un peu maigri il me semble ?
    Léon pas sur...
    Dominique heureusement pas !
    Quand au 4eme larron je ne sais pas...
    Et les mains en l'air c'est à cause des douaniers je suppose !
  • Morgane

    2 Morgane Le 06/03/2015

    Super ce journal, ça n'a effectivement pas été de tout repos!
    Félicitations pour votre endurance, la récompense à l'arrivée était méritée!

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