ICW ou Intra-Coastal Waterways

goeletteanthea Par Le 18/05/2015 0

La côte Est des USA , de la Floride jusqu'à New York est une cote basse.

Pas de relief, une sortee d'immense camargue.

L'ICW est en fait un réseau de canaux reliant des estuaires et des rivières. On peut y naviguer avec un voilier car les ponts sont, soit suffisamment hauts (65 pieds de hauteur libre, soit 20m environ), soit ouvrants. bien sûr pas de vagues à craindre ici, et le vent y est faible en cette saison. Alors évidemment, on navigue au moteur, mais en toute sécurité dans un calme absolu. Ce qui plait beaucoup à Véronique...Rigolant

Le paysage se déroule tranquilement, soit dans les "marshes", vastes étendues ou l'eau serpente entre les champs d'herbes aquatiques, soit dans des passages plus ressérrés dans la forêt ou en zone habitée. On y voit de superbes maisons agrémentées de leur ponton privé équipé d'ascenseurs à bateau.dont l'esthétique ne laisse aucun doute sur le goût des propriétaires ainsi que sur leur santé financière...

C"est une navigation très plaisante et paisible. On fait des rencontres très typiques comme ce crevêtier:

Ou cet "Air Boat" foncan:t comme un malade dans les marshes:

Tout ça est habité par une faune exceptionelle, des poissons, des oiseaux en très grand nombre, grues, hérons, pélicans, ospreys (balbuzards). Et un nombre incroyable de dauphins dits d'estuaire.

Le soir au mouillage on les entend respirer autour du bateau. L'ambiance y est d'un dépaysement extraordinaire.

Il y a aussi les Manatees, ou lamantins. Grosses bestioles pataudes qui se déplacent avec lenteur dont on n'aperçoit que le museau, le dos et la queue. Cette photo n'est pas de nous bien sûr:

L'ICW nous as donc mené de Cap Canveral en Floride, en passant par St Augustine, jusqu'à Savannah, en Géorgie . Ville superbe et animée, dont vous aurez des photos plus tard...

Petit topo de Dominique:

Nous appareillons de Cap Canaveral Mardi 12 mai tôt le matin pour l'ouverture du pont basculant. Tout de suite après c'est le passage d'une écluse, nous nous transformons en mariniers ; c'est le début de notre saison batellerie. Dans l’écluse deux dauphins se promènent avec l'idée de passer dans l'Idian River. A la sortie de l’écluse, un Manatee passe a coté du bateau ( Lamantin) . La journée se passe à chenaler et passage sous les ponts, tantôt ouvrants tantôt suffisamment haut (60 pieds).
Des moments de nature sauvage, et brusquement des villes arrivent à nous, avec de tres jolies petites maisons avec leurs appontements privés . Il faut aimer la pêche, et alors c'est le pied.
Un moment j'étais à la barre, et patbadaboum le bateau s’arrête en sautillant ; on est échoué, en regardant effectivement un peu plus loin, on aperçoit une bouée rouge que je n'ai pas respectée, car pas vue. Je suis sorti du chenal ; après plusieurs tentatives, la marche arrière à fond, nous réussissons a sortir de notre situation désespérée ; le moteur a sérieusement chauffé, le maintien a faible régime suffit à le refroidir. Ouf c’était moins 2 que nous passions une douzaine d'heure à attendre que la marée remonte, car nous avons bien entendu un petit marnage (et le courant qui va avec).
En fin d’après midi, nous arrivons à Ste Augustine – Refueling, visite de la ville espagnole, qui n'a plus grand chose d'espagnol . Un vieux fort, une petite ville mignonnette, nous dînons dans un petit resto sympa, un chanteur/guitariste ayant joué avec Crosby, Nash- still- young. Extra.
Jeudi 14, nous partons tôt le matin pour d'autres rivages, la journée se passe à la découverte de maisons superbes et de leurs petits pontons privés sur le canal, le soir mouillage dans une petite baie isolée et tranquille.
Vendredi 15 mai, au cours d'une petite vérification du moteur, Gerard découvre qu'un des alternateurs a perdu deux de ses trois boulons de fixation ; la courroie n'était plus en place, nous ne nous en sommes pas aperçu, la veille ; incroyable. Après recherche des pièces manquantes au fond du bateau, nous arrivons à trouver les éléments de fixation en secours de l'alternateur et pouvons repartir. Nous avons perdu 2,5 heures. Le reste du trajet est mouvementé aujourd'hui ; une guerre contre les taons a été déclarée à bord. Une nuée de ces ennemis volants nous assaillent, par escadrilles de dix kamikazes. Chacun a bord a sa claquette en main, c'est hécatombe, l’holocauste. Mais cela ne se fait pas sans dommage, les piqûres font mal et c'est finalement la nuit qui nous sauve des insectes ( les taons ne sont pas qualifiés vol de nuit). Nous trouvons une petite crique abritée, et pendant la soirée, nous sommes entourés de dauphins qui nagent autour de nous, sans doute en chasse. Nous ne les voyons pas, mais entendons leur souffle de respiration ; c'est magique
.
Samedi 16, au matin petite vérification du moteur avant de partir ; pas de soucis. La navigation ne pose pas de problème, nos amis les taons sont avec nous, tout va bien.
En début d’après midi, petite frayeur, au passage du diable (Devil Gate), sur la rivière qui mène à Savannah, la sonde indique très peu d'eau, et la marée est basse ; autant dire que nous n'avons aucun pied de pilote. Nous avançons à vitesse très lente, mais à un moment, la vitesse est trop lente, car nous sommes échoués ; ca s'est fait en douceur, mais quand y'a pas d'eau, ben y'a pas d'eau.
Après plusieurs tentatives avant/arrière, nous retrouvons un peu d'eau et pouvons terminer notre navigation vers Savannah.

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